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Blessure : le syndrome rotulien

Le syndrome rotulien est l’une des pathologies les plus fréquentes chez le coureur. Il ne vous empêchera pas de courir, mais perturbera fortement vos séances. On vous explique comment vous en débarrasser.


Le running, c’est cool, mais dès que vous commencez à courir sérieusement, le fabuleux monde des blessures s’ouvre à vous. Un monde inconnu jusqu’alors, ou effleuré pour certains après une mauvaise réception d’un 180° grabé précédé de quelques verres de vins chauds à Serre-Che, un pas de danse mal exécuté, une feinte de corps ratée au foot ou encore une marche loupée après un mauvais réveil. La seule différence, c’est que ces trois dernières situations sont exceptionnelles. Alors que la vie d’un coureur est rythmée de blessures, et il faut s’en accommoder et composer avec.


Pour y parvenir, c’est toujours mieux de comprendre ce que votre médecin vous raconte, voire même de savoir ce que vous avez avant même d’aller le voir. Du coup, nous vous avons préparé une série d’articles expliquant et détaillant chaque blessure classique du coureur, avec le kinésithérapeute Matthieu Robert, co-fondateur du cabinet KOSS à Paris, intervenant régulier à la Fédération Française d’Athlétisme et fin connaisseur des pathologies liées à la course à pied. Ici, focus sur le syndrome rotulien.


Le syndrome rotulien, qu’est ce que c’est ?


Le syndrome rotulien se caractérise par une souffrance au niveau de l’articulation entre le fémur et la patella (rotule). C’est pour cela le syndrome rotulien est également appelé le syndrome fémoro-patéllaire. Cette pathologie est causée par un mauvais cheminement de la rotule dans son articulation, qui entraîne une compression excessive des facettes articulaires de la patella au niveau la partie inférieure du fémur ou un excès de contraintes sur cette articulation.


Quels sont les symptômes ?


La douleur est localisée sur la face antérieure du genou, autour de la patella. Elle peut être ressentie dans les situations suivantes :

- Pendant l’effort - Lors des montées et descentes d’escaliers - En position accroupie - En position assise prolongée sans possibilité de tendre les jambes (comme au cinéma)


Quelles sont les causes ?


L’apparition d’un syndrome rotulien est multifactorielle, mais elle est principalement due à des contraintes excessives au niveau de l’articulation du genou. Ces contraintes excessives peuvent être causées par :

- Un mauvais alignement entre la rotule et le fémur - Une faiblesse au niveau du pied, qui va s’affaisser, et lui aussi entraîner le genou vers l’intérieur – valgus dynamique du genou - Une faiblesse des muscles fessiers, qui va contribuer à l’adduction (rotation interne) de la hanche et entraîner elle aussi un valgus dynamique du genou - Le syndrome rotulien peut également être causé par une augmentation brutale de la charge d’effort.


Faut-il réaliser des examens particuliers ?


Cela dépendra du diagnostic réalisé par le médecin qui déterminera, si imagerie il y a, laquelle sera la plus adéquate. Une radiographie du genou peut être prescrite afin d’observer la forme et le positionnement de la patella, mais aussi l’arthro-scanner du genou qui montrera, s’il existe ou non, une lésion du cartilage, ou bien encore l’I.R.M.


Comment vous en débarrasser ?


Pour un syndrome rotulien comme pour beaucoup d’autres pathologies, la meilleure chose à faire est de ne pas arrêter de faire du sport, ou du moins ne pas arrêter trop longtemps. Il faut donc poursuivre l’activité sportive en l’adaptant, à un rythme beaucoup plus faible que d’habitude – en s’arrêtant juste avant les prémices de l’apparition de la douleur. On appelle ça la quantification du stress mécanique. Vous pouvez même continuer à faire du fractionné, à intensité réduite. Faire du vélo ou de la natation est également idéal pour continuer le sport sans provoquer de traumatismes à vos articulations.


Il faut savoir que le corps répond mieux à plusieurs petits stress fréquents qu’à un gros stress ponctuel. Exemple : Vous ressentez une douleur au bout de 5 km, et vous limitez votre programme hebdomadaire à 2 sorties de 5 km. Il vaudra donc mieux faire 4 sorties de 2,5 km pour renforcer davantage vos muscles, vos pieds et vos articulations. En parallèle de la quantification du stress mécanique, il faut absolument consulter un médecin du sport puis un kinésithérapeute du sport afin qu’il détermine la cause de la blessure et délivre un protocole de rééducation adapté. Pour le syndrome rotulien, un bilan kiné du membre inférieur sera de rigueur pour voir les déficits au niveau de la hanche ou du pied.


Dans tous les cas, le renforcement musculaire au niveau du quadriceps afin d’avoir plus de force et le travail proprioceptif afin d’avoir plus de contrôle postural sera très bénéfique. Car avec un genou rotulien, vous allez compenser votre faiblesse avec le côté non blessé, même dans la vie de tous les jours, et pourrez entrer ainsi dans un cercle vicieux qui va accentuer vos déséquilibres. Une fois que vous aurez avancé dans votre renforcement musculaire, votre kinésithérapeute vous fera faire de la proprioception afin de retrouver un meilleur contrôle de vos appuis et de votre posture.


Enfin, nous tenons à préciser que tous ces conseils et explications ne valent évidemment pas une une consultation chez un spécialiste. Il vous est cependant conseillé de vous faire accompagner par un kinésithérapeute du sport qui pourra vous guider et vous corriger afin de ne pas commettre d’erreur et de vous soigner plus vite. De plus il dispose de certains outils qui vous permettront d’accélérer votre reprise sportive.


Enfin, nous tenons à préciser que tous ces conseils et explications ne valent évidemment pas une une consultation chez un spécialiste.


Par : Guillaume Depasse avec Matthieu Robert

Retrouvez l'article original sur le site de Running Heroes : ici

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